Tout d’abord, une précision : Mon journal intime, érotique et pornographique, publié aux éditions Numeriklivres, ce n’est pas le journal intime d’Aline Tosca, c’est celui de son héroïne, Drouna.
On l’a surnommée comme ça. Elle est petite, mais toute en chair, toute en seins et en cul. Pleine de vie, pleine d’envie.
Elle se raconte. C’est un journal, mais aussi une confession. A Louis, le prêtre qu’elle aime et auquel elle offre son histoire, page après page.
Elle s’offre au lecteur, aussi. Avec elle, on a le goût des premières fois, le goût des bouches et de la peau. On vit les étreintes qui se suivent et ne se ressemblent pas.
« J’aurais pu avoir la curiosité de l’échangisme, du gang bang, du libertinage à la parisienne, mais non, pour moi, le libertinage a la saveur de la garrigue, j’offre mon cul à la volée entre le thym, le romarin et un rondin de bois couché en guise de table. J’offre mon cul fastueux, mais à tour de rôle et à tour de bras. »
C’est ça, Drouna, comme un cadeau, une fête des sens, parce que l’écriture d’Aline Tosca est avant tout sensuelle, elle nous fait ressentir les choses.
Certains disent préférer les livres de papier, ceux qui ont une odeur ; moi, en tournant les pages numériques de ce journal, j’ai senti, comme si j’y étais, l’odeur chaude des chevaux. J’ai aimé la Camargue que je ne connais pas, cadre sauvage, écrin parfait pour l’héroïne.
« Il y a en Camargue des couleurs qui n’existent pas en dehors : le rose des oiseaux, le noir des bovins, le gris sans attrait des chevaux que j’aime par dessus tout. Il y a des formes sensuelles, les dunes de sel comme des seins, ça sent le sel partout, où qu’on aille, quoi qu’on fasse. Ce sont des couleurs et des formes brutes. »
Et puis il y a Billie Jean, la belle brune aux yeux verts, qui devient la compagne des aventures érotiques de Drouna. Ensemble, elles découvrent des lieux nouveaux, notamment ce club où chaque salle est un fantasme : il y a celle où on offre son cul dans un box, celle où on offre ses lèvres dans une danse…
Drouna, Billie Jean, Louis. Le lecteur se demande où ce trio va bien pouvoir le conduire ; à la fin, rien n’est achevé, parce qu’on sent bien que Drouna a encore d’autres corps à parcourir, d’autres pages à offrir.
De temps en temps, en alternance avec les mots, les photos de Sandra Celantano : elles disent le désir en noir et blanc, les corps qui veulent s’imbriquer, le talon d’une chaussure qui pointe vers le ciel.
Drouna ? ou Druuna, la pulpeuse héroïne des BD de Serpieri. Un authentique phantasme vivant.
Le nom est orthographié « Drouna » dans le livre, mais Aline Tosca fait effectivement référence à cette héroïne de BD !