Hier soir, je me suis rendue à un des apéros littéraires érotiques organisés par Flore Cerise. Je ne pouvais pas rater cet événement, d’autant que Clarissa Rivière en était l’invitée d’honneur. Ce fut une très jolie soirée : nous avons ri, discuté et écrit.
Nous nous sommes d’abord intéressés à une scène torride écrite par Clarissa, puis celle-ci a partagé avec nous certaines de ses sources d’inspiration (je vous vois venir, vous voudriez savoir), et enfin nous avons eu vingt minutes pour raconter une scène érotique ayant pour cadre une île. Il fallait choisir un thème parmi ceux-ci : goyaves, géants, glace et glisse, gays guerriers et gourmandise. Ensuite, il fallait voter pour notre histoire préférée.
J’ai donc scribouillé en vitesse une histoire de géante que je vous donne à lire.
Ce sont les vagues, je crois, qui m’ont éveillé. J’étais couvert de sable, perdu, fiévreux. Le soleil cuisait ma peau. Mes compagnons avaient disparu, j’étais seul. J’ai tenté de m’asseoir ; je me suis frotté les yeux, le visage. La lumière m’a ébloui. Quand j’ai enfin retrouvé la vue, le spectacle m’a cloué sur place.
Une jungle luxuriante et démesurée se déroulait devant moi. Le moindre des palmiers semblait grimper plus haut qu’une tour. Au loin, un oiseau géant était posé sur une branche énorme. Je n’étais, ici, pas plus grand qu’un insecte. Stupéfait, je me suis demandé si je rêvais. Et je ne savais, en vérité, si j’étais au paradis, ou s’il s’agissait d’un effroyable cauchemar.
C’est alors qu’elle est arrivée. Ses pas, terribles, faisaient trembler le sable. La forêt s’est ouverte pour elle, et je l’ai vue. Elle était merveilleuse. Les cheveux comme une cascade, les seins comme des dunes. Parfaite et nue. Elle s’est assise près de moi, et m’a regardé, longtemps. D’abord, je n’ai vu que ses yeux immenses, et je m’y suis noyé. Ensuite, j’ai vu le gouffre entre ses cuisses. Dès lors, je n’ai eu qu’une pensée : plonger là, et m’y perdre pour l’éternité.
Elle gazouillait dans une langue inconnue, m’offrait ses sourires. Moi, minuscule et bandant, je voulais la séduire de mes regards. De ses grandes mains, avec une délicatesse surprenante, elle m’a effleuré. Elle me découvrait tout entier. Alors, retrouvant mon audace, je l’ai explorée comme une île. D’abord, ce furent ses mollets, interminables. Puis, d’un doigt, elle m’a hissé sur ses cuisses. Appuyé contre son ventre, j’ai senti toute la beauté de la vie. Entre ses mains, je goûtais sa saveur ; je lui appartenais. Et quand, enfin, je me suis enfoncé dans sa chair, profondeur chaude, humide, le monde a disparu pour battre là, en elle.
Les textes lus étaient tous très réussis. Cerise sur le gâteau (sans jeu de mot), c’est une amie qui a remporté le prix final, deux recueils de la collection Osez vingt histoires. Nous sommes repartis ravis.
quel joli texte ! plein de chaleur, de désir, d’amour malgré la différence de taille !
Ah, une réponse en effet à l’éternelle question « est-ce que la taille compte » ?
Entre voyage de Cunniver et Palpe avec elle 😉
Trouve-t-on quelque part sur la toile le texte vainqueur ?
Voici le texte vainqueur : http://www.juliederussy.com/faites-lamour-la-guerre/
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