Je suis allée à Rome, il y a quelques années, avec mon cher et tendre. J’avais adoré ce séjour, la beauté de la ville où le présent et le passé se mêlent harmonieusement. Le port d’Ostie, voisin, m’a particulièrement plu, et je dois avouer avoir été frappée par son potentiel érotique… C’est ainsi que je l’ai décrit dans une nouvelle que j’ai écrite à mon retour :
Semer les touristes était chose aisée : de l’autre côté de l’allée centrale, une enfilade de murs de briques formait comme un labyrinthe où il était facile de se perdre aux regards. Mon homme a profité de la quiétude pour vérifier ses soupçons. Sa main, sous ma robe, s’est attardée sur mes fesses nues ; il m’a attirée contre lui.
— Mais tu n’avais pas mis de culotte, ce matin ? Il a soufflé dans mon cou, et j’ai senti, contre mon ventre, l’étendue de son excitation.
Sans un mot, j’ai sorti le sous-vêtement de mon sac.
— Je l’ai enlevée dans la caserne.
Me détachant de son étreinte, j’ai laissé tomber ma culotte par terre, sur une mosaïque représentant des poissons. Elle ne déparait pas, au milieu de ces créatures aquatiques. Il s’est penché pour la ramasser ; j’ai admiré son cul au passage. Quand il s’est relevé, il m’a regardée, et j’ai su qu’il était prêt à me suivre dans toutes mes folies.
Je ne me suis pas arrêtée en si bon chemin, Rome m’inspirait et déshabillait mes personnages… J’ai alors eu l’idée d’entraîner ma complice Clarissa, elle aussi amoureuse de l’Italie, dans mes pérégrinations sensuelles. Les statues l’ont inspirée, elle aussi, ainsi que… les prêtres.
Les deux jeunes filles s’étaient assises, elles sirotaient leurs cafés. Célia semblait boire les paroles du jeune homme, mais en réalité, elle ne l’écoutait pas. Son cœur battait plus vite, ses pensées tournaient à toute allure, s’égaraient en contemplant la bouche sensuelle du prêtre, ses yeux bruns… La bouche entrouverte, elle ne réalisait pas qu’elle croisait et décroisait sans cesse ses jambes, mêlant sa discrète odeur féminine aux arômes de café. Le prêtre la regardait lui aussi, attiré par ses joues roses et son regard doux. Elle lui faisait penser à certains tableaux de la madone. Oui, les vierges de Botticelli possédaient cette tendresse et cette douceur du regard. Il la contempla alors sans retenue, remuant des idées élevées, autour de l’art religieux et de la vierge Marie. Il ignorait son sexe reposant sagement entre ses cuisses, qui pourtant commençait à montrer quelques signes d’émotion. Les seins de Célia pointant sous sa robe, sa bouche humide, ses yeux fiévreux, eux, n’évoquaient pas du tout la madone.
Nous avons même écrit une nouvelle à deux, la première du recueil. Il y a en plus deux nouvelles de Clarissa, et trois de ma plume, donc six récits en tout. Si elles sont toutes à la fois romantiques et sensuelles, certaines décrivent plus la naissance des sentiments, tandis que d’autres récits font la part belle aux folies érotiques… Vous voilà prévenus !
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