Ce petit texte a été inspiré par une photographie que Clarissa Rivière a posté sur Facebook. Cette image a éveillé ma curiosité…
Elle était toujours la même, et toujours différente. Ce soir-là, lorsque j’entrai dans la chambre, elle m’attendait, assise sur le lit. Elle avait revêtu un kimono rouge semé de fleurs blanches. Ses longs cheveux, d’un blond roux, chatoyaient sur la soie. Et dans ses mains, entre ses doigts fins, il y avait un très long sabre.
Son regard, son sourire espiègle semblaient me dire : « Oseras-tu m’approcher ? »
Je fis un pas dans sa direction, un seul.
Les yeux fixés sur moi, elle fit glisser, lentement, le sabre hors de son fourreau.
La lame chanta.
Elle était toujours la même, et toujours différente. Il me semblait la voir se dédoubler. Sa longue chevelure était de jais, sa peau de miel, ses yeux bridés. Guerrière, elle me mettait au défi de l’approcher, de la captiver, de la vaincre.
L’acier de sa lame scindait l’espace en deux.
Je fis un second pas dans sa direction.
D’une seule main, sans cesser de sourire, elle dénoua la ceinture de son kimono. Un mouvement imperceptible de son épaule fit s’affaisser sa manche, révélant la clarté laiteuse de son sein.
L’acier de la lame nous séparait toujours.
Un dernier pas, et je fus si près d’elle, qu’en tendant la main, j’aurais pu la toucher. La soie rouge frissonnait autour d’elle. Son regard me brûlait.
Me penchant par dessus le sabre, je l’embrassai enfin.