Si je connaissais déjà les superbes aquarelles de Denis Verlaine, j’ai découvert en lisant Venise for ever une auteure de talent, Myriam Blaylock.
Notre héroïne, qui porte le nom de Renard, atterrit à Venise pour retrouver son amant. Mais celui-ci a prévu pour elle toute une série d’épreuves, une sorte de parcours initiatique auquel elle accepte de se plier. C’est ainsi que vêtue d’une robe indécente, le visage masqué d’un museau de renard, elle devient la proie d’un groupe mystérieux :
Alors un homme, un peu plus âgé que les autres (était-ce le doyen du groupe ?) s’avança jusqu’à elle et lui attrapa le coude. Il la poussa sans ménagement et se glissa derrière elle, tandis que le reste du groupe se rassemblait à quelques pas d’eux. Une interminable minute s’écoula, durant laquelle, un à un, ils esquissèrent tous un sourire, plus glacial encore que leur indifférence. Enfin le doyen prit la parole, avec un accent italien très prononcé :
— Mesdames et Messieurs, je déclare ouverte la chasse au Renard !
Puis, se tournant vers elle et fichant ses yeux dans les siens, avec une expression meurtrière, il cria :
— Maintenant, la proie COURT !
Ce récit sensuel, remarquablement écrit et illustré, nous entraîne dans les méandres de Venise et les désordres du corps. Notre héroïne subit souvent des assauts qu’elle n’est pas toujours sûre de désirer : le thème du viol, très présent, peut choquer. Elle accepte pourtant d’aller toujours plus loin, poussée non seulement par son amour et sa curiosité, mais aussi par son goût de la volupté.
La fin, que je vous laisse découvrir, est très belle.
Venise for ever est publié en version numérique aux éditions Dominique Leroy. Vous pouvez l’acheter ici pour 2, 99 euros.