Vous prenez Roméo et Juliette, vous mélangez à Dallas, et vous ajoutez quelques notes de 50 shades… Et voilà ce drôle de livre, cet OLNI, objet à lire non identifié, qui mélange allègrement les genres en parlant d’amour, de famille, et de sexe. Le tout assaisonné de la délicieuse verve d’Aline Tosca, que je ne présente plus ce site : oui, Aline, c’est une amie, quand je la lis c’est double plaisir, plaisir de lire et d’être (un peu) avec elle.
Ça se passe dans le sud, bien sûr, c’est là que la sista plonge ses racines. Arles et la campagne environnante, donc. Les chevaux, le potager… Deux familles ennemies (ça vous dit quelque chose ?), les Saint Amour et les Emerson, et un secret à déterrer.
L’héroïne s’appelle Aurore, mais de temps en temps, elle se fait passer pour une Julie, voilà qui la rapproche de moi. Elle aime la campagne, les chevaux, et conjuguer sa solitude à la présence de l’appétissante Buena, la servante que tout le monde dans la famille aime à lutiner. Sauf Aurore qui rêve de baise amoureuse et console ses frustrations à coup de chocolat kinder.
C’est drôle, truculent, rabelaisien. Ça sent le sel et le foutre, parce que « le fait est que l’on ne peut, dans une journée, traverser cette propriété sans tomber nez à nez avec au moins une joueuse de flûte ». Ça sent la mer aussi, la belle Méditerranée, et quand Aline l’évoque, c’est tout un poème :
Je voudrais passer des journées entières sur une plage quand les gens ne pensent plus à venir voir la mer, quand on ne s’y baigne plus, quand on lui parle, quand on lui donne une part d’intime et qu’elle nous rend, la généreuse, une part de bonheur. Ces jours, elle offre les camaïeux de bleus, elle ajoute un peu de vert et de l’ambre, elle montre qu’elle n’est pas seulement la clinquante, la mer des cagoles, la saphir et dessus y a des éclats de diamants, c’est unique ça, on le voit pas ailleurs, on le sait bien, on peut faire le tour du monde, on revient et on se dit que le bleu, les nuances de bleu, c’est ici que ça se trouve. Non, entre les deux saisons, la mer se déshabille un peu et c’est alors que nos regards s’égarent dans la douceur des choses. C’est chez moi et c’est chez vous parce que c’est partout chez moi et c’est partout chez vous. Ainsi, pieds nus, je marche au bord de l’eau et alors que je la touche à peine, je sens qu’elle me lave, qu’elle me prend, qu’elle m’aime. Moi aussi je l’aime.
Le ranch des amours est un roman publié aux éditions numeriklivre, vous pouvez le trouver ici en ePub.