Un sentiment d’éternité clôt la trilogie commencée avec La rééducation sentimentale et poursuivie avec L’éveil des sentiments. Les personnages principaux sont cette fois Étienne et Valérie qui se séparent.
Quel plaisir de plonger à nouveau dans cet univers familier pour y retrouver Camille, Manœuvre, Valentine… Emma Cavalier a su donner vie et complexité à ses personnages, créant au fil de ses romans une sorte de comédie humaine et sensuelle, à tel point qu’on regrette que la fin arrive si vite. Et Estelle, elle n’a pas droit à son roman ?
Le procédé de narration est ici particulièrement riche, puisque plusieurs personnages font entendre leur voix, leur point de vue. Progressivement, l’intrigue se resserre autour du couple d’Étienne et Valérie, dont on apprend le passé au fil des chapitres, dans une sorte d’archéologie des sentiments.
L’érotisme tourne beaucoup autour de la thématique des cordes, le kinbaku à la japonaise : sport consistant à attacher une personne avec des cordes jusqu’à former une construction harmonieuse. On apprend que l’art des nœud n’a pas forcément une connotation sexuelle au Japon, même si, dans le roman, ces scènes sont pour la plupart terriblement érotiques.
Je dois avouer quelque chose : depuis que j’ai lu Emma Cavalier, je fantasme sur les cordes.
Un sentiment d’éternité est publié aux éditions Blanche, version numérique et papier.