Deux longues nouvelles d’Isabelle Boucheron sont récemment sorties aux éditions Dominique Leroy : Mon cher Balmy et Sœur Gabrielle. Les deux récits sont des tranches de vie, de l’enfance à la maturité, et m’ont fait penser aux romans réalistes du dix-neuvième siècle.
Les personnages ont un point commun : le garçon comme la fille ont regardé par le trou de la serrure, l’interstice de la porte, et ce qu’ils ont vu, orgie ou scène de masturbation, semble influencer par la suite leur comportement. Ainsi, le jeune Balmy cherchera à peindre des corps de femmes s’adonnant au plaisir.
L’écriture est précise, presque scientifique. D’amour, il ne sera pas question ; les corps sont appelés à souffrir autant qu’à jouir. Les deux récits sont très prenants, et j’aurais aimé en savoir plus sur les personnages, aller au-delà de la fin un peu abrupte des nouvelles. Pour ce qui est de l’érotisme, j’ai été davantage troublée par Sœur Gabrielle, dont je vous livre un petit extrait :
Soudain, Lafleur se jeta à mes pieds, m’enserra les jambes jusqu’à quasi me faire tomber et me supplia de le laisser déflorer mon con de jeune vierge. Puis il se frotta le visage contre mon entrejambe et me dit « Ton odeur m’excite et fait dresser mon vit au ciel. »
Les deux nouvelles sont publiées numériquement, vous pouvez les trouver ici et ici.