Orgueil et Frustrations ressemble un peu à une romance : deux personnages qui se cherchent, se chamaillent, s’embrassent, se disputent et finissent par… (chut). Sauf que Maëlle, la jeune héroïne imaginée par Maude Okyo, ne correspond pas aux stéréotypes du genre ( comprenez : ce n’est pas une étudiante en lettres, naïve voire effarouchée, mais prête à offrir sa virginité en pature à un beau milliardaire). Disons-le, Maëlle a tout d’un Don Juan en mini jupe. Elle a beau ne penser qu’à Narik, moniteur de ski hypersexe, ça ne l’empêche pas de jouer les tombeuses.
Cette novella qui vient de paraître chez Paulette réjouira les lecteurs et lectrices qui n’ont pas peur des séductrices : Maude Okyo, qui nous avait charmés avec La doublure, est toujours aussi drôle et sensuelle. Un récit léger, à lire au soleil ou sous les draps, en quête de frissons.
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Et, en cadeau, un passage qui m’a particulièrement troublée…
Maëlle observa le spectacle, fascinée, n’ayant jamais fréquenté de back-room jusqu’ici. Ce qui l’entourait l’émoustilla assez pour effacer son obsession pour Narik durant quelques minutes. Elle se découvrit une vraie capacité au voyeurisme et n’aurait jamais pensé ça si sexe. Dans sa tête, rien ne valait l’action directe, elle n’était pas du genre à mater un porno pour se mettre en jambes. Elle préférait qu’on lui saute dessus, point. Là, son désir trop vacillant se nourrit de l’ambiance, de l’impression de débauche de tous ces corps se touchant, à quelques mètres les uns des autres, en toute connivence, et elle adora ça.
Quand son blond l’effleura, encore timide, elle réagit avec bien plus d’enthousiasme qu’elle n’aurait pu l’espérer. Elle sut qu’avec un peu de concentration, un brin de Narik et l’œil entrouvert sur ce couple à moins de cinq mètres, elle atteindrait l’orgasme sans trop de mal. Nouvelle toujours réjouissante en soi. Les caresses de son amant du moment se révélèrent plutôt adroites et lorsqu’il la plaqua contre le mur, jouant avec ses seins, elle soupira.
Alors que l’alcool avait anesthésié sa réflexion, une drôle de sensation, têtue, la perturbait. Elle finit par chercher du coin de l’œil et croisa un regard qu’elle aurait reconnu entre mille. Dans l’endroit le plus sombre, à l’opposé du couloir où elle se trouvait, mais éclairé de loin par une lampe vacillante, se tenait Narik. Adossé à une porte close, il se faisait tailler une pipe par la nana qu’il traînait un peu plus tôt dans la soirée. Visiblement, il ne perdait pas une miette du spectacle et le sourire en coin qu’elle décela sur son visage, malgré la pénombre, la rendit folle.
C’est ce moment que son amant choisit pour devenir plus direct et commencer à la lécher. Elle revint immédiatement à son corps et elle se sentit écartelée par toutes ses sensations, ces yeux fixés sur elle… un peu comme un trop-plein d’informations. Là encore, elle ne pouvait que louer l’habileté de son blond, efficace au possible et à la langue vigoureuse. Quand il joua avec l’anneau sur son téton, sa tête partit en arrière et son bassin, à l’inverse, bascula vers l’avant pour encourager la caresse intime. Il la souleva brusquement et posa une de ses jambes sur son épaule, l’offrant plus encore. Comme si Narik, de là où il était – totalement impossible – pouvait contempler son sexe sans problème.
Cette idée la boosta et ses yeux s’ouvrirent d’eux-mêmes pour retrouver Narik. Leurs regards se verrouillèrent et, quelques minutes plus tard, un orgasme foudroyant la cueillit. Pas une seconde elle ne le lâcha, rivée à lui comme si son plaisir allait disparaître sans cela, et elle obtint une récompense inattendue : il décolla en même temps qu’elle. Le voir jouir dans la bouche d’une autre la déstabilisa complètement. Elle aima ce rapport à distance, mais l’envie d’éclater la tête de cette fille et de la traîner par les cheveux loin de Narik lui retourna l’estomac. Réaction incompréhensible.