C’est un album bleu ciel à la reliure usée par le temps. Un livre qu’on a beaucoup lu.
Quand j’étais petite, il était en haut d’une étagère. Je ne pouvais pas l’atteindre, mais mes frères, si. En grimpant sur une chaise et en se mettant sur la pointe des pieds. C’est donc en leur compagnie que je l’ai découvert ; je devais avoir une dizaine d’année.
Emmanuelle dans l’avion, Emmanuelle joue au squash, Emmanuelle et les bêtes sauvages. Image après image, Emmanuelle prise de tous côtés. Évidemment, nous étions fascinés. Un peu en émoi, sans bien savoir pourquoi.
Étonnez-vous, après ça, que je donne maintenant dans l’érotisme. Je suis tombée dedans quand j’étais petite, comme Obélix.
Aujourd’hui, je retrouve le vieil album chez mes parents, et la nostalgie m’étreint. Je le parcours, je regarde les images, la beauté du dessin en noir et blanc, les dialogues qui ont parfois terriblement vieilli. La théorie du nombre impair me semble particulièrement drôle :
« Il faut que le nombre de ceux qui font l’amour soit impair. Un est impair… Quand vous vous caressez, vous êtes seule… Actrice et spectatrice ! La multiplicité est un élément d’érotisme à elle seule… Inversement, là où il y a limitation, il n’y a pas d’érotisme… Limitation à deux… L’adultère est érotique ! Le triangle qui rachète la banalité du couple… »
Étrange façon de théoriser le sexe et d’imposer des limites, tout en prétendant les refuser.
Quant à moi, j’aime l’érotisme du couple banal… à réinventer jour après jour, nuit après nuit.
Joyeux Noël à tous !
Joyeux Noël également…
J’ai aussi dans mes souvenirs une bande dessinée de Crépax (il s’y déroulait un trio, d’ailleurs) dans un magazine érotique extirpé de la bibliothèque de mes parents (de mon père, je crois).
De telle sorte que j’ai aussi, dans notre chambre, mis mon enfer en hauteur, pas vraiment hors de portée de main pour qui veut l’atteindre, en espérant que mes filles auront la curiosité, quand l’envie leur prendra (et je pense que le bon âge, c’est celui qu’elles décideront, elles), d’en « emprunter » et de découvrir de quoi nourrir leurs premières émotions.
Pour en revenir à Crépax, il reste un de mes dessinateurs érotiques préférés. J’aime beaucoup son trait ; mais pas toujours les histoires qu’il raconte (paradoxe, peut-être).