Étreintes par correspondance

Le thème du dernier « Osez 20 histoires », paru aux éditions de la Musardine, me plaît particulièrement : correspondance érotique. J’aime aussi cette jolie couverture toute rose. Je ne l’ai pas encore lu, mais je l’attends avec impatience…

Pour ma part, j’y ai écrit une nouvelle qui se passe pendant la Grande Guerre, sujet difficile que j’ai essayé de traiter le plus fidèlement possible. voici un petit extrait pour que vous vous fassiez une idée :

Le 23 novembre 1915

Ma Sidonie,

tu me manques terriblement. Les jours se ressemblent dans les tranchées et parfois il me semble que l’ennui est pire que le combat. Pour me rappeler que la vie peut être belle, je ne cesse de penser à ma dernière permission. Le bonheur, depuis que la guerre a commencé, est aussi simple qu’un bon repas, un bain chaud et un sourire de femme.
Comme tu es belle, ma Sidonie, quand tu souris ! Il fait froid aujourd’hui, et avec la pluie des jours derniers, la tranchée tout entière semble imbibée de boue glaciale, mais quand je pense au rose de tes joues, à l’éclat malicieux de tes beaux yeux, aux courbes de ton corps, j’en aurais presque chaud. Je rêve de t’étreindre de nouveau, férocement, tendrement, comme la dernière nuit, t’en souviens-tu ? Il me semble entendre de nouveau ce petit gémissement qui t’a échappé lorsque j’ai mordu ton sein, pardonne-moi, je n’ai pas pu m’empêcher, trop d’ardeur, tu me manques tant, ma douce ! Je voudrais m’enliser en toi, me perdre contre ta bouche, et tout oublier dans la chaleur de nos étreintes.
Je dois te laisser, ma chérie. Embrasse le petit pour moi. Pour toi, un baiser ne suffit pas : si je le pouvais, je te ferais mourir de plaisir. Crois-moi, j’en rêve toutes les nuits.
Ton Aurélien

Vous pouvez vous procurer le recueil en version papier ou numérique ici.