Cinés X est un troublant roman de Jon Dickman, qui vient de paraître dans la collection L’ivre des sens de L’ivre-Book. Le narrateur s’y livre à une véritable exploration des cinémas pornos, décrivant minutieusement les lieux visités, les hommes rencontrés, leurs motivations, et bien sûr, leurs faits et gestes.
L’écran n’est pas important : l’essentiel, c’est cette liberté sexuelle offerte par la pénombre. La fin du roman est passionnante et surprenante, une véritable apothéose, mais je vous laisse la découvrir par vous-même…
Voici un extrait du premier chapitre, « Le Méry ».
La scène excita sans doute mon inconnu car alors qu’il venait de sortir sa queue de son pantalon, il se mit à fouiller dans ma braguette, la déboutonna et attrapa mon sexe pour le branler. Surpris et tétanisé, je me laissai faire, sans trop savoir encore si j’éprouvais du plaisir, de la honte ou de la gêne.
Le plaisir prit visiblement le pas sur tout le reste car je me mis à bander comme un Turc, et mon voisin se pencha alors sur moi pour finalement gober mon sexe jusqu’au fond de sa gorge, goulûment, sauvagement, mais avec une fébrilité communicative. Il me gratifia alors d’une des plus délicieuses fellations que j’aie connues depuis longtemps, si bien que je déchargeai à grands jets dans sa bouche, giclées qu’il avala intégralement sans en perdre une goutte ; d’autant que sur l’écran, au même moment, une pluie de foutre jaillissait de tous ces gigantesques membres virils en érection. Je venais de toute évidence de passer mon examen de passage avec succès ; j’étais entré « en grande pompe » dans le club des amateurs de cinés porno ! J’eus une seconde surprise lorsque la lumière revint pour l’entracte en découvrant mon habile suceur. C’était un homme d’une cinquantaine d’années, aux cheveux poivre et sel, en costume gris, élégant, visiblement marié (il portait une alliance), et qui, reprenant son quant-à-soi, se leva dignement de sa place comme si rien ne s’était passé et quitta la salle emportant avec lui son attaché-case d’un air détaché. Avec ma naïveté d’alors, si j’avais croisé ce même individu dans la rue une heure auparavant, jamais je n’aurais imaginé le retrouver dans un tel lieu, et qu’il put s’y livrer à de tels agissements. De fait, il symbolisait pour moi l’image même de l’hétérosexuel de base, du mec marié qui n’avait rien à faire dans un tel endroit. Grave erreur, car j’allais rencontrer par la suite nombre de ses congénères à qui on aurait donné le bon Dieu sans confession mais qui, une fois à l’abri, dans l’ombre protectrice de la salle obscure, faisaient comme les copains et en tâtaient aussi !
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