Il n’y a qu’une seule façon de célébrer l’amour.
Bien sûr, il y a les cœurs en velours, les fraises tagada roses, les déclarations d’amour gravées, brodées, chantées, ciselées, tricotées. Évidemment, il y a les dîners aux chandelles. Mais, à mon sens, tout cela ne sert à rien (encore que les chandelles puissent trouver leur utilité), si la journée n’est pas couronnée de la plus belle façon qui soit, la plus amoureuse, la plus exultante.
En un mot, quand on aime, il faut baiser.
Comme disait ma tante Sylvette, pour rendre un homme fou, la solution est double : la bouffe, et le cul.
Je ne sais pas faire la cuisine.
Alors, n’en déplaise aux bonnes âmes, aux repas mijotés et aux tartes à la crème, ce soir, la dinde, c’est moi.
Fourrée.
Mais il ne suffit pas de miser sur ses fesses. De temps en temps, il faut de l’original. Sortir de l’ordinaire. Tous les magazines le disent. Oui, je suis une fille qui lit.
Je sais des choses.
Pour notre anniversaire, j’ai longuement hésité. D’abord, j’ai pensé cravaches et menottes. C’était parfait, à un seul détail près. Je suis incorrigiblement douillette.
Autre chose, donc. La possibilité des dessous coquins m’a gentiment caressé l’imagination, mais ça manquait d’originalité. J’en ai déjà tout un tiroir.
Une soirée dans un hôtel chic, ça avait un côté catin d’une nuit qui ne me déplaisait pas, malheureusement les finances ne suivraient pas cette année, à moins que je ne fasse vraiment la call-girl.
Finalement, j’ai décidé de revenir aux origines. Le fruit défendu. Le rouge. Des fraises. Ce n’est pas tellement difficile de se procurer des fraises en mars, à condition de ne pas être trop regardant sur le goût, ou plutôt l’absence de goût. Pour compenser, j’ai acheté du champagne et de la crème chantilly.
Je n’aime pas la crème chantilly, mais mon homme, si.
Vous pourrez lire la suite de cette nouvelle dans le recueil Osez 20 histoires d’amour et de sexe, aux éditions de la Musardine ; elle est illustrée par Denis.
Ça donne vraiment envie de lire la suite ! Et l’illustration est comme tu me l’avais dit magnifique…