les-liaisons-impudiquesEst-il encore nécessaire de présenter Clarissa Rivière ? Incontournable plume de la collection « Osez vingt histoires », grande ordonnatrice de la fessée à toute volée, Clarissa est aussi une précieuse amie. Elle vient d’ajouter une corde à son arc en publiant aux éditions Numeriklivres le recueil Liaisons impudiques, une série de scènes érotiques inspirées par des photographies sensuelles de Pino.

Il y a douze récits, assez brefs ; chacun est suivi de la photo qui l’a fait naître. J’ai lu le livre sur ma liseuse, assise dans l’herbe et le soleil de juin, quelque peu émue par les fantasmes de Clarissa – au point de regretter le caractère très public du lieu où je me trouvais.

Certaines scènes sont brièvement esquissées, d’autres donnent lieu à toute une histoire. C’est le cas pour « Antiquité », qui est, je crois mon récit préféré. L’héroïne, Magali, y achète un olisbos : je ne connaissais pas ce mot, désignant un godemiché, mais il me plaît beaucoup, il me semble à lui seul tout un programme de plaisir. Or, voilà que la jeune femme est comme ensorcelée par l’objet dont elle ne peut plus se passer. L’histoire prend des accents presque fantastiques lorsque l’auteure adopte le point de vue de l’objet, devenu vivant :

« Ses premières pensées conscientes en se réveillant furent pour l’objet. Ils étaient devenus inséparables, il ferait son bonheur, donnerait du sens à sa vie. Peu lui importait désormais d’avoir été quittée, d’être seule, jamais elle n’avait joui aussi fort. Repensant à leur étreinte, elle sentit son désir se raviver. Elle reprit son compagnon entre ses mains et se réjouit de le sentir se réchauffer lui aussi. Elle sourit toute seule pendant que ses mains l’attiraient en elle. La connaissant déjà par cœur, le phallus blanc se posa directement là où il était attendu. Magali ne put retenir un soupir de bonheur. »

Je ne raconte pas la fin, vous la découvrirez vous-même. Par contre, je dois dire que j’ai été un peu déçue par la photographie qui est à l’origine du récit : elle m’a semblé bien trop réelle, après tout ce débordement imaginaire. D’ailleurs, j’ai globalement préféré les mots aux photos. Peut-être est-ce ma tendance naturelle d’auteure ? Toujours est-il que la « Femme-fleur » me semble beaucoup plus foisonnante et fantaisiste quand elle est faite de phrases.

Enfin, j’ai aussi été touchée par de très belles évocations d’amitiés ambiguës, « Meilleures amies » et « Résurrection ». Clarissa y trace la frontière trouble entre complicité et sensualité, entre amitié et amour, frontière qui s’efface progressivement, pour notre plus grand plaisir. Jolie façon de conclure ce recueil.

Bref, je vous conseille de le lire ; vous pouvez l’acheter ici pour 1, 99 €.

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