Il m’arrive parfois d’écrire des récits fantastiques. Naturellement, on y retrouve toutes mes obsessions, dont l’érotisme. C’est ainsi que j’ai participé à un recueil, publié chez L’ivre-Book, dont le thème est la chasse volante. Vous y trouverez aussi les nouvelles d’Eric Avezance, Marco Skoff, Simone Chanet-Munsch, Emmanuel Delporte, Elisabeth Charier et Marie Angel. La légende est ainsi résumée au début du livre :
Parfois, quand la nuit de septembre étend son manteau sur la campagne, on entend comme le bruit sourd et ininterrompu d’une armée en marche. Puis viennent des hurlements semblables à ceux que pousseraient des animaux qui s’entredéchirent.
C’est dans cette atmosphère d’apocalypse que se déplace le grand veneur, au milieu des terrifiants aboiements de sa meute, des lugubres cris des chasseurs maudits et du son profond du cor qui annonce son passage.
Ce chasseur fut puni pour avoir, de son vivant, préféré chasser au lieu d’aller à la messe et pour avoir abondamment blasphémé. Il guide désormais, dans une chasse sans fin, ceux qui suivirent son exemple.
Dans mon récit, les chasseurs ne sont pas punis pour des histoires de messe, mais pour une histoire de fille. Et laissez-moi vous dire que c’est amplement mérité.
Et puis il y eut ce jour. Cette fille. Elle était si jolie. Assise au bord du ruisseau, les pieds nus dans l’eau transparente. Sa blouse échancrée laissait deviner la naissance de ses seins. Elle riait toute seule, lorsque nous l’avons vue se découper dans le soleil. Peut-être un poisson lui avait-il chatouillé la cheville. Ou alors, elle admirait les virevoltes d’une demoiselle aux ailes diaprées. Peut-être était-elle tout simplement joyeuse, comme à son habitude. Autour de son visage, ses cheveux formaient une aura ; la lumière émanait d’elle.
Elle était si fraîche qu’elle aurait pu couler comme l’eau de la rivière.
Quand elle nous a aperçus, le sourire s’est figé sur son visage. Elle a eu peur, bien sûr. Le regard qu’il posait sur elle, ce regard terrible, diabolique, nous l’avons lu dans ses yeux de biche traquée, dans la frayeur soudaine qui les a noyés. Elle a deviné tout de suite ce qui allait se passer. Nous savions, nous aussi. Nous savions, parce que le même désir nous avait possédés fugitivement, un désir violent, impie. Elle s’est levée, elle a voulu s’enfuir, mais il était déjà trop tard. Il avait sauté de son cheval, et, en deux enjambées, il était auprès d’elle.
Vous pouvez acheter le recueil ici sur Amazon, ou ici sur L’ivre-Book, pour 3,99 euros.
L’image du livre est glaçante…
Mais l’histoire de la fille au bord du ruisseau me rappelle une chanson du Guy Béart : L’eau vive !