Alma 1Au départ, c’était juste une nouvelle. Vous pouvez d’ailleurs la télécharger gratuitement, ici sur le site de L’ivre-Book, ou ici sur Amazon. Je me suis tellement amusée en inventant l’histoire de cette sorcière gaffeuse, héritière de Buffy et Harry Potter (mais en beaucoup plus coquine), que j’ai décidé de poursuivre ses aventures. L’épisode 1 vient de paraître aux éditions L’ivre-Book, l’épisode 2 est prévu pour bientôt, et, pour les inconditionnels, il existe même une version papier contenant les épisodes 0, 1 et 2.

L’ensemble est un cocktail détonnant de magie, d’érotisme, de romance et d’humour. J’adore la couverture, qui est l’œuvre du dessinateur Denis Verlaine et la graphiste Vaël Cat.

Pour vous donner envie d’attaquer l’épisode 1, que vous pouvez acheter pour 1,99 euros ici sur le site de L’ivre-Book, ou ici sur Amazon, voici les premières pages. Je vous préviens, c’est chaud ! Comme on dit en latin, c’est un début in medias res

– Prends-moi à quatre pattes.
Dans ses yeux, je lis la fièvre qui nous anime. Il se retire pour me laisser changer de position, me tendre vers lui. Fesses en l’air, jambes écartées, tête dans l’oreiller. Indécente et impatiente. Il s’enfonce d’un coup, loin en moi. J’ai beau ruisseler de désir, la violence de l’assaut m’arrache une plainte. Il ne s’arrête pas pour autant, ses mains s’agrippent à mes hanches tandis qu’il me martèle de son sexe. Comme s’il me punissait. Je ne résiste pas, je me cambre pour accueillir la pénitence. Le plaisir naît de la douleur, il grandit comme une bulle chaude au fond de mon ventre et se répand en flammes jusqu’à éclater dans mes pensées. Alors, dans une dernière poussée, il jaillit au fond de moi.
Immobiles un instant, pétrifiés par l’extase.
Quand nous nous écroulons, une larme roule sur ma joue, s’échoue sur les draps. Je rouvre les yeux, refais surface. Paul gît à côté de moi ; un sourire repu étire ses lèvres. Mon regard ne peut s’empêcher de glisser sur son corps : le torse musclé, les abdominaux bien dessinés, et là, entre les jambes, son sexe… effacé. Je le devine, pourtant, luisant dans la lumière. Il bande encore, couvert de mes sécrétions translucides.
Depuis que, par mégarde, j’ai fait disparaître le sexe de mon copain, une sorte de frénésie s’est emparée de nous. Matin, midi et soir, nous ne cessons de nous étreindre. Ma voisine s’est plainte du bruit de nos ébats. Je tente parfois d’étouffer mes cris dans l’oreiller. Sans succès.
C’est plus fort que nous.
Je crois que Paul a besoin de se rassurer, de prouver que son engin est toujours là, performant, au garde-à-vous. S’il est moins tendre que d’habitude, je ne m’en plains pas, loin de là : je n’ai jamais joui si fort. Je sais qu’il est en colère, même s’il ne le dit pas. Il n’a pas tort de m’en vouloir. J’aurais dû être plus prudente, lui demander de s’éloigner davantage quand j’ai tenté de faire disparaître le stylo. Disaper, et voilà sa virilité diminuée.
Depuis, je m’entraîne sans relâche pour parfaire ma maîtrise du sort avant de faire réapparaître l’invisible objet du désir. Une coccinelle me sert de cobaye. Je l’ai enfermée dans une boîte spéciale dont le couvercle transparent est semé de petits trous, et je la nourris avec amour. L’heure de sa délivrance est proche : non seulement je peux la rendre visible et invisible à volonté, mais je sais même choisir lequel de ses points je veux voir s’effacer. À vrai dire, je suis presque sûre que la réapparition du sexe de Paul ne me posera aucun problème, mais je préfère attendre encore un peu.
Autant l’avouer : cette absence momentanée m’excite profondément. J’adore ouvrir son pantalon et sentir son érection se tendre vers moi, la sentir sans la voir, renifler son odeur, goûter sa transparence. Lui, les yeux fermés, s’abandonne à ma bouche. Je le lèche tendrement, goulûment, sur toute la longueur, je l’absorbe en moi. Quand je suce cette bite invisible, la conscience de mon pouvoir me plonge dans des abîmes de joie qui m’effraient moi-même.
Bien entendu, je n’ai pas avoué à Paul cette satisfaction perverse. Il m’a fait promettre d’arrêter la magie dès qu’il aura « retrouvé son intégrité », comme il dit.
Encore une bonne raison de m’entraîner longtemps.
Quel dommage. Pour une fois qu’un garçon s’intéressant à moi ne fuit pas en courant quand il apprend mes talents de sorcellerie. J’ai tout gâché. Je ne sais pas pourquoi la magie a si mauvaise réputation. En fait, je trouve ça hypocrite : tout le monde en profite depuis la loi d’Harmonie qui, tout en protégeant le statut de sorcière, a interdit formellement l’exécution de sorts nocifs. Comprenez : tout ce qui peut être douloureux pour un humain — ou son porte-monnaie. Les sorcières représentent moins d’un dixième de la population féminine, mais elles sont bien utiles. Ainsi, comme toutes les étudiantes, je me suis fait injecter dans le bras une solution semi-magique qui me garantit une protection contre les grossesses et les maladies sexuellement transmissibles. Plus besoin de contraception ni de préservatifs, voilà qui nous est bien utile, ces derniers temps, à Paul et à moi. Alors, pourquoi la magie est-elle si mal vue ?

One Thought on “La magie de l’érotisme

  1. jean-noel THUILLIEZ on 16 juin 2016 at 8:40 said:

    mignon

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