L’amour nous rend liquides est un projet qui me tenait à cœur. Ma petite sœur Pauline écrit et dessine depuis longtemps, mais elle n’avait jamais publié de texte. Aussi, quand elle m’a fait lire sa nouvelle « La danseuse », j’ai eu envie de construire un recueil autour de deux thèmes présents dans son récit : la naissance de l’amour, et l’eau. Ces deux thèmes, on les retrouve dans la nouvelle que j’ai écrite, « L’odeur du chlore ».
ChocolatCannelle, qui dirige la collection e-ros des éditions Dominique Leroy, a tout de suite accepté notre projet, mais il fallait un troisième texte pour étoffer l’ensemble. Pour pousser l’idée du livre commun jusqu’au bout, nous avons décidé d’écrire cette troisième nouvelle à quatre mains. Le récit, un peu plus long, est intitulé « Camille et la rivière ». Ce fut une joie de chercher les idées ensemble, et j’espère renouveler l’expérience ! Quant à la couverture, elle est de Pauline, bien sûr.
Vous pouvez trouver le recueil numérique sur le site des éditions Dominique Leroy, ici, ou sur Amazon, ici, pour 2,99€. Le recueil existe aussi en livre audio : ici.
Pour finir, place à la danseuse :
Aussitôt, un invisible joueur de sitar se mit à faire chanter les cordes de son instrument, et la danseuse apparut.
Elle était vêtue de voiles rouges qu’un jeu d’anneaux assemblait en sari. Ses poignets et ses chevilles étaient ornés de cercles d’or. On avait dessiné au henné sur sa peau de cuivre, et son front était orné d’un point rouge.
Elle était la plus belle créature que François ait jamais vue.
Il resta quelques secondes interdit, avant de retomber sur sa chaise lorsque la jeune Indienne se mit à danser. Elle se mouvait avec la même grâce sensuelle et inquiétante qu’une panthère. Ses voiles légers se soulevaient parfois au milieu d’un geste, mais jamais assez pour dévoiler plus que l’ombre d’un mollet, l’espoir d’une épaule. Tandis qu’il l’observait sans pouvoir en détacher son regard, François sentit une boule grossir dans sa gorge, alors même que son sexe se tendait contre le tissu rêche de son pantalon.
Aussi soudainement qu’elle avait commencé, la musique s’interrompit. La danseuse s’écroula à genoux, à bout de souffle, la tête inclinée devant son public. Tout le monde autour de François se levait pour l’ovationner. Lui-même en fut incapable. Plus que tout en cet instant, il aurait souhaité être seul dans la salle. Seul pour oser se jeter aux pieds de la jeune Indienne, la supplier de tourbillonner à nouveau sur la scène.
Comme si elle avait entendu cette pensée coupable, la danseuse releva soudain la tête, et pendant une fraction de seconde, François crut qu’elle le dévisageait, lui et aucun autre. Puis elle détourna les yeux et tous ses espoirs s’évanouirent.
La suite, la suite, la suite!!!!!