Cela doit être fatigant de poser nu pour un peintre : ce n’est pas si facile de rester immobile… Et pourtant, je trouve cette idée très fantasmatique. Je ne suis pas la seule.
Dans sa nouvelle « La féministe et le peintre », Jean-Baptiste Messier raconte l’histoire d’une jeune femme d’origine asiatique, Kim, sage-femme, heureuse dans son couple. Et pourtant… un peintre turc, Gökan, vient bouleverser ses habitudes. Elle accepte de poser nue pour lui, et voilà ses désirs exacerbés :
Depuis que mes séances avec Gökan ont commencé, je sens un surcroît de vitalité. La sauvagerie et l’envie de vivre m’animent, l’envie de sexe, de baiser. Quand je fais l’amour avec mon mari, je suis une vraie furie, je pense à Mathieu dont les approches sont de plus en pressantes, je pense à Gökan qui n’a toujours pas labouré que dis-je libéré ma chair. C’est comme si cette relation hors du commun avait fait sauter un verrou, permis à ma libido de s’exprimer au grand jour.
« Mettez-vous à genoux. Voilà, écartez bien vos cuisses, et inclinez-vous vers l’arrière au maximum. »
Je me mets à genoux, j’écarte les cuisses repliées, incline le buste vers l’arrière jusqu’à ce que mon dos touche le sol. Exigeant, Gökan demande de me cambrer, d’arquer le dos. J’ai déjà mal aux genoux sur ce sol dur. Cette pose est véritable torture.
Pas de repos pour le lecteur dans cette nouvelle. Tout va très vite, parfois même un peu trop à mon goût, j’aurais aimé que les temps de pose (pause) s’étirent un peu plus. Mais le récit est joyeux et terriblement érotique, ce qui en ravira plus d’un. J’ai également apprécié la discussion entre les personnages, vers la fin. Kim y évoque de façon intéressante le féminisme. Enfin, dernier bonus : il y a une très belle toile de Gier au début de la nouvelle.
La nouvelle est disponible sur Amazon, vous pouvez l’acheter ici pour 0,99 €.