Le roman épouse le point de vue de Pauline, jeune archiviste reconstituant l’histoire du Manoir. Il s’agit en fait d’un lieu de séances sado-masochistes organisées depuis des décennies par la famille des Andringer, dont fait partie Julien, son patron. Dès leur rencontre, celui-ci lui fait une proposition :
– Vu la teneur confidentielle des archives, c’est un travail à faire sur place. Tu seras logée, nourrie et blanchie, et je te propose un contrat de six mois à mille trois cents par mois. (Il sourit.) Mais je suis prêt à augmenter ton salaire de vingt pour cent si tu acceptes de recevoir des châtiments corporels en cas d’insatisfaction vis-à-vis de ton travail.
Difficile de résister au beau Julien… Impossible, en fait. Pauline tombe sous le charme, et découvre un univers fascinant et inquiétant en même temps qu’elle plonge dans les archives de la famille.
Emma Cavalier s’est inspirée de romans d’initiation comme d’Histoire d’O, mais sans aller aussi loin dans la peinture de la soumission.
Le récit est savamment entrecoupé de rapports et d’archives, qui révèlent au lecteur les secrets du Manoir, tout en attisant sa soif de connaître la suite ; l’écriture est claire et sobre, semée de quelques belles métaphores.
Bref, ce roman est un vrai coup de cœur.
Une dernière citation pour conclure :
« Mon esprit produisait des images étranges, j’avais l’impression d’être reliée à Julien par un fil, et ce fil était vivant, c’était un énorme serpent qui se tortillait, c’était le fouet qui dansait dans la main de Julien, et chaque fois qu’il claquait dans le bas de mon dos, le serpent me mordait méchamment, son venin s’infiltrait en moi. »
Le roman est disponible en version numérique sur les sites Feedbooks et Amazon et en version papier chez France Loisirs, ici.
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