J’aime beaucoup ce prénom, Billie. J’ai une amie qui, de temps en temps, m’appelle Billie brune. Elle, c’est Billie blonde.
Dans les musiques que j’aime, il y a Billie Holliday et Billie Jean. Je les écoute, là. Pas en même temps.
Mais cette Billie-là, elle ne passe pas trop.
Ce n’est pas la couverture. Enfin… bon, n’en parlons pas. Pas la peine.
Ce ne sont pas les mots vulgaires. Sur ce point, je vois mal comment je pourrais faire des reproches à qui que ce soit.
C’est la fin. Lecteur, si tu ne veux pas la connaître, passe ton chemin.
Il est homosexuel, elle a grandi dans une caravane minable. Ils sont amis et deviennent colocataires.
Bref, ils peuvent compter l’un sur l’autre.
Et là, horreur.
Il la demande un mariage.
Et cette conne, elle est contente.
Il ne lui dit pas qu’il est amoureux d’elle, qu’il la désire. Il n’est pas bisexuel, non, il veut être là pour elle la prochaine fois qu’elle fait une connerie.
Mais pourquoi, pourquoi leur avoir fait ça ?
Pourquoi un homo n’aurait-il pas droit à un vrai happy end ? Il ne pourrait pas rencontrer son prince charmant, Franck ? Et Billie, elle ne peut pas épouser quelqu’un qui ait envie de la sauter ?
Et si cette jolie fin rose bonbon n’était jamais qu’une façon de dissimuler, derrière le déluge de bons sentiments (l’amitié, l’amour, tout ça), des restes d’idées rétrogrades (à la fin du livre, le garçon épouse la fille) ?
Quand j’ai rencontré mes premiers héros homosexuels, dans des livres de mon adolescence, j’avais, moi aussi, très envie de les faire basculer de l’autre côté, pour pouvoir m’identifier à la fille qui les convoite, et revenir au schéma habituel.
Depuis, j’ai grandi.
En tout cas, ce qui est bien, c’est qu’on n’a pas besoin d’acheter la suite. On la connaît. Ils divorcèrent, et eurent beaucoup de frais d’avocats.
Le livre est publié aux éditions Le dilettante.
Il faudrait interroger Gavalda sur ses intentions, elle qui prétend avoir raconté le récit d’un « petit pédé souffreteux » et de « sa Cosette des dépotoirs ». La plupart des critiques ne sont pas tendres avec elle, mais pour des raisons très différentes. Certains déplorent l’aspect caricatural des personnages, tandis que d’autres sont outrés par la vulgarité sans style des dialogues…Je n’ai pas lu cet ouvrage, mais ce qui m’interpelle le plus, c’est la première de couverture. Cet âne est-il la simple illustration de Bourriquet? Représente-t-il les personnages? (l’auteur???) Bref…Pour ma part, j’y vois une intention provocatrice. Ne serait-ce pas aussi le cas de ce récit? Merci Dame Julie pour ton opinion. Bonnes fêtes de fin d’année.
L’âne a sa place dans le récit, il intervient vers la fin. Mais je pense qu’Anna Gavalda savait que cette couverture ferait parler les gens…