■ Pourquoi écris-tu de la romance ?
Bernard Grandjean : Je suis sensible aux ambiances que dégagent les lieux « chargés d’histoires » (j’ai tendance à mettre un « s » à ce vieux cliché). Par exemple, les châteaux XVIIIe – j’ai une certaine passion pour le Siècle des Lumières – leurs parcs remplis de faux temples et de fausses ruines, sur lesquels plane un lourd parfum de nostalgie… On ne peut s’empêcher de songer aux gens qui ont vécu là, ont rêvé assis sur tel vieux banc, admiré tel paysage… Je crois à une certaine permanence des choses et des sentiments sur la durée longue, au travers des objets et des lieux ; une maladie de l’imagination, grave et incurable ! Je crois surtout que parler de l’humain, c’est parler de sentiments, et que l’amour est le plus beau de tous. Même dans mes polars, il y a des histoires d’amour !
Bernard Grandjean : La demoiselle de Rosling est une fable, un conte sentimental. Le sujet est classique : la rencontre entre François, jeune homme d’aujourd’hui, et Luise, une jeune fille prétendant être née au XVIIIe siècle. L’action se situe en Bavière, une région où je séjourne souvent, mais elle aurait pu se passer n’importe où ailleurs. Je me suis amusé à décrire les télescopages d’époques, les impressions contradictoires qui traversent les personnages, leurs questionnements, leurs sentiments… L’amour que porte François à l’insaisissable Luise est le fil conducteur du récit. J’ai pris un malin plaisir à faire se rencontrer téléphones portables et ombrelles, cabriolets BMW et voitures à cheval, jeans et robes à panier !
■ Quelles sont tes histoires d’amour préférées, en livre ou en film ?
Bernard Grandjean : J’ai en la matière des goûts assez peu originaux… Mes préférences vont d’abord aux romans de Jane Austen, dont la lecture apaisante a accompagné plusieurs moments difficiles de ma vie. J’aime son humour sarcastique et la vérité de ses personnages. Comme la plupart de ses fans, je placerai en tête Orgueil et Préjugés, accompagné de sa version télé BBC de 1995, avec les inoubliables Jennifer Ehle (Lizzy Bennet) et Colin Firth (Darcy). J’ai des amies qui manquent chaque fois de s’évanouir à la vue du beau Darcy sortant de l’étang où il a plongé, sa chemise mouillée collant à ses pectoraux…
En ce qui concerne les histoires contemporaines, je placerai en premier, au cinéma, l’incontournable Pretty Woman. Ce film me paraît l’archétype de l’histoire d’amour fabuleuse, le conte invraisemblable auquel on aimerait croire… Et Julia Roberts est si belle !
En remontant loin dans le temps, et bien que ce soit hors sujet, je ne peux m’empêcher de citer également le Tristan et Yseut d’un poète du Moyen-Âge, Gottfried von Strassburg (un de mes concitoyens, puisque je vis à Strasbourg !). Entendre la version « opéra » de Richard Wagner est à chaque fois une violente émotion ; le passage de la mort d’Yseut est tout simplement sublime.
La demoiselle de Rosling va paraître dans la collection Corail. Vous pouvez commander le roman ici sur le site des éditions du 38 ou ici sur Amazon.