■ Pourquoi écris-tu de la romance ?
Julie-Anne de Sée : Ce genre n’est pas celui dans lequel se sont inscrits mes livres précédents. Jusqu’alors, j’ai écrit des romans et des nouvelles érotiques, dans lesquels il est plus souvent question de passion amoureuse et charnelle. Toutefois, je ne souhaite pas être cataloguée uniquement dans ce type de récit, comme au XVIIème on apposait une lettre écarlate, signe de péché ! J’ai eu envie de changer de registre en m’essayant à autre chose de plus doux et, selon la définition du Larousse : « ayant un caractère tendre et sentimental ». Même si quelques passages pourront être qualifiés de… légers. De plus, je pense que dans l’esprit de bien des gens, romance s’assimile à ce que l’on appelait autrefois « romans à l’eau de rose ». Or, je crois que l’on peut proposer de jolies histoires d’amour, avec tous ses tourments et ses joies, sans pour autant faire dégouliner de la plume des citernes de guimauve sirupeuse ! Rire.
Julie-Anne de Sée : C’est le défi que je me suis imposé avec « l’Année des Amours Buissonnières ». Croquer sur le vif d’une année de vie -temps court et long à la fois- les mésaventures amoureuses d’un couple. Aux yeux de tous, ils sont amants alors qu’ils sont amis, unis par ce que Saint Exupéry nommait de l’amour sans ailes. Tous deux portent le même prénom, autre exercice d’écriture, et tous deux aiment… les garçons. Chacun va vivre des rencontres, des espoirs, des bonheurs et des ruptures parfois douloureuses, l’un pansant les plaies de l’autre. Finalement, pourraient-ils vivre l’un sans l’autre et jusqu’où leur quête d’amour les entraînera-t-elle ? L’amitié est-elle possible entre un homme et une femme ? Je me suis attachée à ces personnages, à farfouiller dans leur passé pour débusquer ce pourquoi ils sont ce qu’ils sont. J’ai aussi tenté de garder sur leurs travers, leur façon de vivre – ils sont tellement… parisiens ! – un regard parfois ironique mais aussi bienveillant, plein d’amour pour leurs fragilités.
■ Quelles sont tes histoires d’amour préférées, en livre ou en film ?
Julie-Anne de Sée : Spontanément, les grands classiques qui finissent mal ! Rire. De Corneille (Le Cid) à Laclos (Les Liaisons) et Flaubert (Madame Bovary), en passant par Maupassant (Tout !) Dumas (La Dame aux Camélias) et Cohen (Belle du Seigneur) que je relis régulièrement. Les contemporains aussi, bien sûr : Kazantzakis, Schmitt, Murakami… Je pense que si l’on ne se nourrit pas sans cesse des « grands », on peut vite déraper alors qu’il faut à mon sens toujours rester très humble quand on se targue d’écrire… Les films ? Ceux où l’amour prédomine, dans toute l’amplitude du terme, avec un penchant prononcé pour quelques classiques, là encore, qui me sont « cultes » : Les enfants du Paradis, Alexis Zorba et bien sûr, les opéras dont les livrets sont adaptés d’œuvres littéraires : Don Giovanni, la Traviata, Carmen… Pour ne citer que ces exemples, je suis une fondue d’art lyrique !
L’année des amours buissonnières va paraître dans la collection Corail. Vous pouvez commander le livre ici sur le site des éditions du 38 ou ici sur Amazon.