Pour fêter la Saint Valentin, la Musardine a décidé de célébrer l’alchimie des corps : le recueil Osez 20 histoires de coups de foudre sexuels vient de paraître. Si les récits sont un peu répétitifs (c’est peut-être le thème qui veut ça), certaines nouvelles m’ont beaucoup plu.
J’ai apprécié quand les auteurs ont su créer des personnages dotés d’une vraie profondeur psychologique, par exemple dans les récits de ChocolatCannelle et Noann Lynn : l’un a pour thème l’adultère, l’autre le libertinage. Parfois, c’est le lieu qui fait le charme de l’étreinte : le métro dans le récit de Viviane Faure, une église pour Olivier Humbert, une plage du Nord dans la belle nouvelle de Blanche de Saint Cyr.
Comme souvent, Daniel Nguyen s’est montré original, à la fois drôle et effrayant. Clarissa Rivière s’est elle aussi démarquée en évoquant un tabou, une femme troublée par son neveu. J’ai aimé la façon dont elle évoque la naissance du désir, ainsi que les changements de points de vue qui enrichissent le récit. Enfin, la nouvelle de Pauline Bonvalet m’a séduite : une femme y écrit en prenant le dos de son amant pour support. L’allusion aux Liaisons dangereuses est savoureuse, le style maîtrisé.
Quant à moi, je me suis amusée à parodier La Fontaine, et j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire « Le loup et la chienne », dont voici un bref extrait.
Les quais de Seine, c’est là que nous sommes allés. On a dépassé les endroits romantiques, là où un saule pleurait ses feuilles sur le fleuve, là où ça se bécotait gentiment. Elle m’a entraîné sous un pont. L’endroit était désert. Il y avait des tessons de bouteilles sur le sol et des relents tenaces d’urine dans l’air. Elle s’est tournée vers moi, a esquissé un petit sourire impertinent, et m’a tendu son tricorne de pirate.
– Tiens-moi ça, elle a dit.
Le sac à main, elle l’a négligemment jeté par terre. Ensuite, sa veste a glissé de ses épaules. Après, ce furent les bottes, les mi-bas, la ceinture, le pantalon et le tanga. Incapable de réagir, je l’ai regardée se planter sur les pavés, vêtue de sa seule chemise, les jambes écartées, pieds nus sur les pavés sales, le cul tendu vers moi.
– Prends-moi comme une chienne, elle a dit.
Le recueil est publié aux éditions de la Musardine ; vous pouvez le trouver ici.
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Sous le pont Mirabeau mouille la chienne
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la pine
(Ah flûte, ça ne rime pas)
Un bel éclat de rire…
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