C’est un roman court et poétique, ciselé comme un haïku. Il raconte l’histoire du jeune Yuko, poète dont les haïkus ne parlent que de neige. Pour mettre de la couleur dans ses poèmes, et peut-être aussi dans sa vie, Yuko traverse le Japon : il souhaite devenir l’élève du maître Soseki.
Au milieu de sa route, il rencontre, enfermée dans la glace des montagnes, une jeune femme blonde, morte, mais dont le corps nu a gardé toute sa splendeur.
Le roman de Maxence Fermine dit la beauté du monde et la difficulté d’écrire :
« Le plus difficile, pour le poète, c’est de rester continuellement sur ce fil qu’est l’écriture, de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu’un instant, de la corde de son imaginaire. En vérité, le plus difficile, c’est de devenir un funambule du verbe. »
Dans le récit, l’amour est décrit de façon aussi sensuelle que spirituelle, et l’érotisme est présent en touches légères et imagées :
« Une nuit de décembre, la jeune femme de la fontaine le dépucela. Sa peau avait le goût de la pêche. Il prit le mamelon de son sein dans la bouche et le suça comme un citron de lune. Il ne le lâcha qu’au petit matin. »
Pour écrire cette chronique, je me suis plongée dans le parfum d’un thé blanc. Approprié, non ?
Le roman est disponible en poche, édition points.
J’aime beaucoup ce roman!