« Quatre-vingt-huit touches, blanche, noire, blanche, noire, double blanche. Droit ou à queue, trois pédales, cordes vibrantes. Objet de fantasme. »
C’est ainsi que commence ma nouvelle « Piano » qui vient de paraître aux éditions L’ivre-book. Et c’est un fait, le piano occupe une place toute particulière dans mon univers de fantasmes. D’ailleurs, il revient souvent dans mes récits, notamment dans le roman érotique que je suis en train de vous concocter.
Je ne sais pas pourquoi, les touches noires et blanches me font un effet fou.
Cher lecteur, le moment me semble propice à un humble aveu : je joue du piano comme un pied. Pas particulièrement doué, le pied. Apprendre à en jouer est d’ailleurs inscrit sur ma longue liste de choses à faire, avec : écrire davantage, me mettre au dessin, réaliser le tiramisu parfait et devenir une déesse du sexe acrobatique. Pour ce dernier point, c’est mal parti, je n’ai jamais su faire le moindre grand écart.
Revenons à mon piano. En écrivant cette nouvelle, je me suis inspirée d’un morceau de Bach joué par Glenn Gould, BWV 974 pour les intimes. Or, ce morceau est étroitement associé dans mon esprit à une rupture survenue il y a quelques années. En dépit de cela (et peut-être même à cause de ça, ne sous-estimons pas mon masochisme), j’aime cette musique, je l’écoute toujours avec plaisir, et, la mélancolie passée, la nouvelle qui en découle est, bien sûr, une histoire d’amour.