Je devais avoir une dizaine d’années quand j’ai découvert les récits de la mythologie, dans un gros livre orange dont les illustrations bigarrées me plaisaient beaucoup. Je l’ai dévoré : c’était palpitant, violent, sexuel, et le parfum de tabou des divinités grecques a enivré mon enfance. J’en ai gardé une tendresse étrange pour les satyres ; certains peuvent en témoigner…
A la fin du livre, il y avait un récit de la guerre de Troie et des errances d’Ulysse, bref, Homère très abrégé. Parmi les personnages, Hélène m’a intriguée. Dans mon petit récit, il était précisé qu’elle était enlevée par Pâris, mais une chose n’était pas très claire : avait-elle consenti à cet enlèvement ? Une illustration me fit soupçonner que, peut-être, elle n’avait pas dit non. On y voyait Hélène et Pâris tendrement enlacés.
Dès lors, une question n’a cessé de me hanter. Pourquoi ? pourquoi a-t-elle accepté de suivre le Troyen, alors qu’elle ne pouvait ignorer les hostilités que cette fuite allait déchaîner ? Comment devient-on responsable d’une guerre ? L’amour est-il seul à blâmer ? Et les yeux de Pâris valaient-ils le sang qui a coulé pour eux ?
Hélène, fleur de soufre, c’est une confession, une plongée dans les souvenirs de la plus belle femme du monde. Je suis restée, à quelques exceptions près, fidèle à Homère ; l’érotisme est présent, mais je dirais que ce n’est pas le cœur du récit. Le titre est inspiré de Baudelaire, bien sûr : Hélène n’est-elle pas une sublime fleur du mal ?
Enfin, je voudrais remercier ChocolatCannelle, très efficace directrice de collection, ainsi que Denis Verlaine dont les superbes illustrations émaillent le récit. Je suis toujours émue de voir mes héroïnes s’incarner sous son pinceau…
Le récit illustré est publié aux Éditions Dominique Leroy, vous pouvez l’acheter ici pour 2,99 euros.