Il y a quelques jours, je me suis rappelé que je n’avais toujours pas pondu cet article sur Paulette que je m’étais promis d’écrire. Paulette, délicieuse blonde inventée par Wolinski et dessinée par Georges Pichard.
Et puis hier, Wolinski est mort. J’ai pleuré devant mon écran en pensant aux Charlie Hebdo de mes parents. Charb, Cabu, Tignous, en tout douze morts, et pourquoi ? Des dessins ? Des idées ? Un peu trop de liberté ?
Wolinski croquait les femmes en trois traits. Adolescente, ses bulles m’ont fait rire et rougir. Aujourd’hui, je voudrais évoquer cette chère Paulette, pauvre héritière aux rondeurs semées d’ombres pointillistes. Elle tombait toujours dans des pièges, se faisait tripoter par des vieux pervers et nous offrait la grâce de ses seins nus. Il lui arrivait de terribles malheurs, mais elle remontait toujours la pente. Innocente en toute situation, surtout dans ses indécences.
J’avais aussi un faible pour le personnage de Joseph, vieillard acariâtre transformé en brune pulpeuse par une taupe possédant des pouvoirs magiques (oui, vous avez bien lu). Le drame de sa vie : ne pas pouvoir se baiser lui-même. To fuck or not to fuck, that is the question.
Oui, cette douce Paulette mériterait bien une réédition. Pour qu’on n’oublie pas les fantaisies de Wolinski. Parce que Paulette, c’est aussi Charlie.
Je travaillais depuis plus de deux ans avec Wolinski sur une adaptation cinématographique de Paulette en 3D. Je vais continuer. Je vengerai Georges avec des images, à défaut de crayon…
Une bonne nouvelle ! Merci pour votre travail.
La liberté a pris un méchant coup dans l’aile (gauche) mercredi dernier et j’espère que, longtemps, nous continuerons de porter le flambeau de la liberté (d’expression) (et de jouissance) à nos propres échelles. Je ne veux surtout pas nous mettre sur un pied d’égalité avec ces personnes prêtes à mourir (comme l’était Charb’) pour des (belles) idées ; et ne pas minimiser non plus la portée de nos propos.
Liberté d’expression, liberté de jouissance, tous à nos crayons !